A la suite d’Isaïe et Paul, tous disciples missionnaires – homélie 15 janvier 2023 à Prunières

Homélie du deuxième dimanche du temps ordinaire, 15 janvier 2023 à l’église saint Sauveur de Prunière.

Nous avons célébré la fête du baptême de Jésus lundi dernier, alors en semaine c’est un peu passé inaperçu ! Aussi l’évangile de ce dimanche le reprend : « En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » A première vue, Jésus est un homme ordinaire. Jean-Baptiste voit son cousin venir à lui pour recevoir le baptême d’eau, le baptême de pénitence. Comment a t’il pu dire « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » ? Jean-Baptiste le dit lui-même : il a eu une révélation : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. » Jean-Baptiste ajoute : « Et moi, je ne le connaissais pas », c’est à dire qu’il ne savait pas finalement qui était en  profondeur son cousin, car on peut imaginer qu’ils se connaissaient bien au sens premier du terme. Connaître au sens biblique est beaucoup plus fort, c’est faire l’expérience de l’autre. « Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’ » Et Jean-Baptiste alors le connaît au sens biblique : « Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » 

« Voici l’Agneau de Dieu,qui enlève le péché du monde »

C’est important de comprendre cette parole, car nous la redisons juste avant la communion : « Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde, prends pitié de nous. » L’agneau, c’est la victime du sacrifice. Faire un sacrifice, c’est faire l’offrande complète d’une chose, d’un animal. Mais on pense aussi au sacrifice d’Abraham. Isaac avait demandé à son Père  : Voilà le feu et le bois, où est l’agneau pour l’holocauste ? Abraham avait répondu : Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste, mon Fils. » Et Dieu a arrêté le bras d’Abraham qui s’apprêtait à offrir son fils en sacrifice, et a trouvé un bélier dans un buisson qu’il a offert en sacrifice. Mais les sacrifices d’animaux ne pouvaient enlever les péchés, car les animaux n’ont pas conscience de ce sacrifice donc pas de relation profonde avec Dieu. L’auteur de l’épitre aux Hébreux dira : «  Il est impossible que le péché soit enlevé par le sang des animaux. » En revanche, dans sa Passion, Jésus le vrai agneau de Dieu, a été immolé par son sacrifice personnel. Il s’est offert en victime et à ainsi détruit le péché qu’il a porté au Père.

Autre chose importante : Jean-Baptiste dit « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » Il ne dit pas « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du peuple » Les Hébreux pensaient que le pardon de Dieu leur était réservé. Quand Jean parle du « péché du monde », il s’agit du mal moral qui afflige le monde dans sa totalité.

On voit là un élargissement du salut,

qui n’est plus seulement pour le peuple hébreux, mais pour le monde entier. 

Isaïe l’avait déjà prophétisé, c’est notre première lecture : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d’Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » Et cela se réalisera par la prédication des apôtres ! Remettons nous dans le contexte : 12 apôtres ; des pauvres types vraiment, envoyés par Jésus en mission pour enseigner toutes les nations. Et cela se réalisera ! C’est bien que cela ne dépend pas de ces 12 pauvres types, dont pour mémoire, l’un a été remplacé après sa trahison, mais bien de l’oeuvre de Dieu. Paul le dit au début de sa lettre aux habitants de Corinthe, grande ville grecque : « Paul, appelé par la volonté de Dieu
pour être apôtre du Christ Jésus, et Sosthène notre frère, à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus et sont appelés à être saints
avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre. » C’est qu’ils se sont tous déjà convertis.

Alors que tirer pour nous de cette parole de Dieu ?

Pour résumer, Jean-Baptiste a compris que Jésus est l’élu de Dieu, pour comme le dit le prophète Isaïe, être la lumière des nations. Saint Paul à son tour insiste sur le caractère surnaturel de sa mission, et que tous les hommes sont appelés à être saints.

Premièrement, nous constatons que la mission des apôtres a continué celle de Jésus. A son tour la mission des apôtres est continuée par la nôtre. C’est à notre tour, de par notre baptême, d’être comme le dit le pape, des disciples missionnaires. A notre tour d’entrer dans la mission altitude, cette vision pastorale de notre diocèse, pour comme le dit un psaume, « porter au peuple la paix ». Je fais une page de publicité, n’hésitez pas à lire et à travailler personnellement, puis à partager en petit groupe, la lettre pastorale ! Elle est basée sur l’intuition du pape François dans sa lettre « La joie de l’Évangile ». je cite le § 120. « En vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple-missionnaire. (…) La nouvelle évangélisation doit impliquer que chaque baptisé soit protagoniste d’une façon nouvelle. Cette conviction se transforme en un appel adressé à chaque chrétien, pour que personne ne renonce à son engagement pour l’évangélisation, car s’il a vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu qui le sauve, il n’a pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour aller l’annoncer, il ne peut pas attendre d’avoir reçu beaucoup de leçons ou de longues instructions. Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ. Nous ne disons plus que nous sommes « disciples » et « missionnaires », mais toujours que nous sommes « disciples missionnaires »

Deuxièmement, nous ne sommes pas disciples missionnaire en interne de notre Eglise, mais pour l’humanité entière, et donc concrètement pour ceux autour de nous, dans notre village, qui n’ont pas encore rencontré Jésus. Elargissons notre coeur. C’est l’universalité du Salut dont je parlais. Dans la lettre pastorale, je cite un auteur Etienne Grenet, qui écrit ceci : « Tous disciples missionnaires signifie premièrement : ‘tous responsables’ de la mission. La responsabilité de la mission est directement liée à la vocation baptismale … Chaque membre de la communauté chrétienne est responsable de la « chaise vide » à côté de la sienne. Il dépend de moi que quelqu’un, bientôt, vienne s’y asseoir. Quelqu’un qui, aujourd’hui, ne connaît pas ou peu le Christ, ne côtoie pas ou très peu l’Église. Quelqu’un, en revanche qui me côtoie probablement déjà aujourd’hui. Quelqu’un qui ne fréquente peut-être aucun autre chrétien que moi. »

Troisièmement, me savoir en mission, envoyé par Dieu, non seulement cette mission permet à d’autre de rencontre Jésus, mais elle me renouvelle dans ma foi. Ecoutons encore Isaïe :  Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël. Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. »

Le pape François a commencé mercredi dernier une catéchèse sur la place St Pierre, sur l’évangélisation. J’aime beaucoup le titre qu’en a tiré Vatican News : « la mission est l’oxygène de la foi. »

Ceci est un bel encouragement pour notre mission altitude !

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William Wright

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